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> L’apprentissage et le comportement chez les enfants épileptiques
Quels facteurs influent sur l’apprentissage et le comportement d’un enfant épileptique?
Effets directs des crises
- Les crises qui s’accompagnent d’une perte de connaissance perturbent le fonctionnement mental durant la crise, mais cet effet peut persister pendant plusieurs jours.
- Les crises d’absence semblent perturber la mémoire à court terme des événements qui se sont produits immédiatement avant la crise.
Trouble neurologique sous-jacent
Le trouble neurologique sous-jacent à l’origine des crises peut également contribuer aux problèmes d’apprentissage et de comportement.
Type de crises
- Les travaux de recherche ont démontré qu’il existe un lien entre les problèmes cognitifs/comportementaux et les crises partielles complexes.
- Les crises d’absence peuvent occasionner des troubles de la mémoire temporaires.
- Les crises tonico-cloniques sont suivies d’une période de somnolence ou d’inattention.
Fréquence des crises
Lorsque les crises sont très fréquentes, l’intervalle entre chaque crise peut ne pas être assez long pour permettre un rétablissement complet des effets cognitifs.
Âge lors de l’apparition des crises
- Une apparition très précoce des crises au cours du développement de l’enfant est corrélée à des problèmes accrus.
- Les crises qui apparaissent chez les enfants plus âgés peuvent être accompagnées d’une période d’instabilité, durant laquelle l’enfant doit souvent aller chez le médecin, passer des tests et commencer à prendre des médicaments. Cette période d’ajustement peut entraîner des comportements de rébellion qui n’étaient pas présents avant l’apparition des crises.
Siège de l’origine focale des crises
- Différentes parties du cerveau assurent différentes fonctions. Par exemple, les crises qui se produisent dans les régions de traitement de l’information peuvent occasionner des difficultés d’apprentissage de nouvelles informations. Si l’origine focale des crises se situe dans la région du cerveau responsable des émotions, l’enfant peut ressentir de la peur ou de l’anxiété durant ses crises.
Effets des anticonvulsivants
- Les anticonvulsivants peuvent exercer les effets suivants : réduction de la capacité à traiter l’information, manque de concentration, distraction, diminution de l’éveil mental, somnolence ou hyperactivité.
- Les enfants qui prennent plusieurs médicaments seront plus susceptibles de subir des troubles du comportement ou des effets cognitifs que les enfants qui ne prennent qu’un médicament.
Présence d’un syndrome épileptique
- Certains syndromes épileptiques (p. ex., le syndrome de Lennox-Gastaut) sont reliés à des troubles cognitifs et développementaux.
Décharges interictales (crises sous-cliniques)
- Même les enfants qui ne semblent pas faire de crises peuvent subir des décharges épileptiques dans le cerveau (ondes de type épileptique survenant en l’absence de signe physique d’une crise).
- Les décharges interictales peuvent entraîner de l’agitation, de la distraction, un manque de concentration, une capacité réduite à absorber de nouvelles informations, et des troubles comportementaux.
Quelles sont les répercussions psychosociales de l’épilepsie?
À l’école, les professeurs croient souvent à tort que l’enfant épileptique n’est pas motivé, car ils ne réalisent pas que les crises peuvent avoir des répercussions importantes sur la fonction cognitive. Ces idées fausses peuvent engendrer beaucoup de frustration chez l’enfant et sa famille, ainsi que chez les professeurs.
De nombreux enfants épileptiques sont gênés lorsque des crises surviennent en public. Ils se sentent souvent isolés ou différents des autres enfants, ce qui diminue leur estime de soi et leur confiance en soi.
Les enfants qui ont de la difficulté à composer avec leurs crises peuvent manifester de l’hyperactivité, de l’anxiété, de l’agressivité et de la rébellion. Ceci peut davantage les isoler de leurs camarades. Il est important de reconnaître que ces comportements sont reliés à une myriade de facteurs médicaux, pharmacologiques, sociaux et émotionnels en jeu chez l’enfant épileptique.
Que peuvent faire les professeurs pour aider?
- Il faut se rappeler que l’enfant peut subir des crises observables, des crises inobservables, des crises nocturnes (la nuit) et des décharges interictales. Les professeurs peuvent donc avoir à modifier leurs instructions conformément à cette réalité. Les capacités et les connaissances de l’enfant peuvent être variables; il peut savoir quelque chose une journée, et la journée suivante, il peut sembler l’avoir oublié. Ceci peut nécessiter une modification des attentes du professeur (p. ex., qu’il repousse un examen jusqu’à ce que l’enfant semble être plus éveillé).
- Puisque la concentration et l’attention peuvent être diminuées même lorsque l’enfant ne fait pas de crises, le professeur devrait répéter et donner des instructions directes au besoin (c’est-à-dire lorsque l’enfant semble avoir de la difficulté à se concentrer ou à retenir la matière).
- Utilisez des méthodes constantes d’interaction et du langage structuré, afin de fournir une expérience continue et prévisible pour l’enfant faisant des crises.
- Le langage pédagogique est très important. Il doit être simple, clair et constant pour que l’enfant sache ce à quoi on s’attend de lui.
- Recherchez des méthodes visant à favoriser la réussite. Ceci est très important chez un enfant qui éprouve un manque d’estime de soi.
- Les enfants souffrant de crises ont de la difficulté avec les transitions, car ils perçoivent le monde comme étant imprévisible et discontinu. Tentez de favoriser la prévisibilité et la routine dans la classe.
- Envisagez d’utiliser le « système du jumelage/du copain » ou d’autres formes de pair aidant. Un grand nombre d’enfants épileptiques sont très à l’aise avec les adultes (étant donné qu’ils sont entourés d’adultes qui « prennent en charge » leur santé et leur sécurité), mais ils sont moins compétents à se faire des amis et à les garder. Aidez-les à bâtir leur estime de soi et leur autonomie à l’aide de soutien de leurs camarades de classe. Cet exercice confère également une plus grande assurance aux autres élèves.
Comment les professeurs peuvent-ils reconnaître qu’un enfant fait une crise d’absence?
Comment les professeurs peuvent-ils aider les autres élèves à accepter l’enfant épileptique?
Idéalement, si vous apprenez qu’un de vos élèves fait des crises épileptiques, saisissez l’occasion pour discuter de ce sujet avec votre classe, sans nécessairement mentionner l’enfant (par exemple, dans le cadre d’une discussion générale sur le thème des problèmes de santé). Soulignez que nous avons tous des caractéristiques uniques qui nous différencient, mais que ces différences devraient être acceptées et embrassées.
- Expliquez que leur camarade de classe a subi une crise convulsive, c’est-à-dire une manifestation d’un trouble médical appelé épilepsie.
- Les crises surviennent parce que pendant une minute ou deux, le cerveau ne fonctionne pas comme il le devrait et envoie des signaux confus au restant du corps. Une fois la crise terminée, le cerveau et le corps fonctionnent normalement à nouveau.
- Sauf durant de brèves périodes lorsque l’enfant fait une crise, il est pareil comme les autres.
- L’épilepsie n’est pas une maladie que l’on peut attraper, comme le rhume ou la rougeole. Elle n’est pas contagieuse.
- Les enfants qui font de l’épilepsie prennent des médicaments pour prévenir les crises, mais parfois ces dernières surviennent quand même.
- Les crises convulsives prennent habituellement fin par elles-mêmes, mais c’est une bonne idée de savoir comme administrer les premiers soins.
Que devrait faire le professeur après une crise?
Rappelez-vous que chaque enfant souffrant d’épilepsie est unique. Les professeurs devraient apprendre à connaître les besoins particuliers de leurs élèves atteints d’épilepsie pour déterminer comment les appuyer à la suite d’une crise. Il est important de collaborer étroitement avec les parents pour en arriver à un plan d’action.
L’enfant épileptique peut-il participer aux cours d’éducation physique et aux excursions scolaires?
Essayez de rendre l’expérience de l’enfant à l’école la plus normale possible. Le développement physique et émotionnel des enfants nécessite un mode de vie actif et varié. Empêcher l’enfant de jouer ou d’interagir normalement avec ses pairs peut faire plus de tort à long terme (manque d’estime de soi, aptitudes sociales médiocres) que les risques associés à une crise.